
Surf: Yago Dora, Ronaldo, et un cinquième titre pour le Brésil

Au moment de son sacre de champion du monde de surf mardi aux Fidji, le Brésilien Yago Dora portait le numéro 9 sur son lycra. Un clin d'oeil à son compatriote footballeur Ronaldo, que ce grand fan de ballon rond n'a pas manqué de souligner.
"Le numéro 9 représente le gars important, celui qui décide des matchs, et c'est ce que je voulais pour ma carrière", explique le surfeur de 29 ans, se réjouissant que ce numéro – qui sert à repérer les surfeurs dans les vagues – lui ait porté chance.
"J'ai grandi avec les souvenirs de Ronaldo en Seleção, il a toujours été mon joueur préféré", a poursuivi le nouveau champion de la World Surf League, qui a poussé l'hommage jusqu'à arborer désormais la coupe de cheveux emblématique "d'Il fenomeno" – crâne rasé avec une partie plus longue à l'avant de la tête.
Le footballeur, lui, avait fait sensation avec ce style capillaire lors du Mondial 2002, année du cinquième sacre du Brésil.
Simple fruit du hasard ? Yago Dora est lui-même devenu le cinquième Brésilien champion du monde après Gabriel Medina (2014, 2018, 2021), Adriano de Souza (2015), Italo Ferreira (2019) et Filipe Toledo (2022, 2023).
"Bienvenue dans l'équipe, Yago. Bravo mon frère !", l'a félicité son compatriote Gabriel Medina sur les réseaux sociaux.
Il succède au palmarès de la WSL à l’Hawaïen John John Florence, seul surfeur à avoir résisté ces dernières années (2016, 2017, 2024) à la "Brazilian Storm", génération dorée qui a remporté huit des onze derniers titres masculins.
"Je suis très honoré d'apposer mon nom à leurs côtés. Ils sont une source d'inspiration", a réagi celui qui a embrassé sur le tard le surf, après avoir longtemps flirté avec le football.
- Du ballon aux planches de surf -
Né à Curitiba, dans l'État du Paraná (Brésil), Dora a grandi sur les plages au nord de Florianópolis dans une famille dans laquelle le surf est une institution. Son père, Leandro Dora, est un célèbre surfeur et entraîneur qui a notamment formé le champion du monde Adriano de Souza, connu sous le nom de "Mineirinho".
"Le surf a toujours fait partie de ma vie (…), mais il m'a fallu du temps pour développer l'envie de surfer. Comme tous les enfants brésiliens, je voulais jouer au football, car ici on naît avec le pied sur le ballon", a expliqué Yago Dora.
Vers l'âge de 12 ans, il se passionne pour le surf après s'être lié d'amitié avec un jeune surfeur de son âge, Lucas Silveira, sacré champion du monde junior en 2016.
Formé par son père, Yago Dora a changé d'entraîneur cette année, pour travailler avec Leandro da Silva, un coach brésilien, relativement discret. Son père le suit désormais comme supporter.
Pour Yago Dora, les Jeux olympiques de Los Angeles 2028 se profilent aujourd'hui à l'horizon.
Dans la courte histoire du surf olympique, qui fit sa première apparition à Tokyo en 2020, le Brésil a déjà trouvé sa place, avec la médaille d'or d'Italo Ferreira et la médaille d'argent de Tatiana Weston-Webb à Tokyo, puis la médaille de bronze de Gabriel Medina à Paris en 2024.
S.Smith--EWJ