
Natation - Le roi Léon bat un record historique en attendant une nouvelle couronne

Un an après son triomphe aux Jeux de Paris, Léon Marchand a encore marqué de son empreinte la natation mondiale en pulvérisant le record du monde sur 200 m quatre nages, mercredi dès les demi-finales des Championnats du monde de Singapour.
Marchand a signé un temps supersonique de 1 min 52 sec 69/100e, effaçant la marque de l'Américain Ryan Lochte, qui datait de 2011 (1 min 54 sec 00).
Au moment de toucher le mur de la piscine du Sports Hub de Singapour, le nageur de 23 ans a célébré ce record comme un titre, qui devrait venir jeudi.
"Pour moi, c'est une victoire", a-t-il déclaré dans un grand sourire. "Surtout que ce n'est pas un record qui est égalé, je suis quand même plus d'une seconde en dessous. J'ai un peu du mal à y croire quand même, mais je suis trop content, c'était trop bien."
Impressionnant de maîtrise, le Toulousain a marqué son territoire. Jamais inquiété par ses concurrents, il affichait quasiment deux secondes d'avance au 100 mètres sur le record de Lochte.
"Il a massacré la course. Après le papillon c'était déjà plié", a glissé estomaqué Denis Auguin, DTN de la fédération française de natation, admiratif de la capacité du nageur à se surpasser en compétition.
"Un record du monde c'est forcément quelque chose d'unique, même si pour Léon cela arrive plus régulièrement. Il faut en profiter ", a-t-il estimé.
Avant d'arriver à Singapour, le Français détenait déjà la deuxième meilleure performance mondiale de l'histoire, 1 min 54 sec 06, établie en finale des Jeux olympiques de Paris l'été dernier.
À son arrivée dans la cité-État pour ces Mondiaux, il avait prévenu qu'il avait le record du monde dans le viseur. Puis, en séries mercredi matin, il avait annoncé vouloir se rapprocher de son record personnel dès les demi-finales.
Il a tenu parole en abaissant de 1 seconde et 37 centièmes son meilleur temps. "Je me sentais vraiment bien", a-t-il reconnu. "Avant la course, dans l'eau, j'étais vraiment très léger, je prenais beaucoup d'eau et techniquement c'était vraiment bien."
- "La finale va être cool!" -
"Il n'y a pas de mot. Honnêtement, c'est énorme. La préparation était vraiment bien. J'avais vu qu'il était en forme, que ce matin, ça s'était bien passé", a expliqué Nicolas Castel, co-entraîneur du Français avec l'Américain Bob Bowman.
Marchand avait dominé les séries avec un temps de 1 min 57 sec 63, en ayant concentré ses efforts sur la première moitié de course, avant de ralentir son allure.
Le Français détient désormais deux records du monde en bassin de 50 m, après celui du 400 m quatre nages, qu'il avait battu en finale des Mondiaux de Fukuoka en 2023.
Il disputera la finale de l'épreuve jeudi pour tenter de décrocher un sixième titre mondial, le troisième sur cette distance, et pourra aborder la course libéré.
"C'était un peu le but. J'avais deux chances de battre le record et j'ai pris chaque chance l'une après l'autre", a-t-il expliqué. "Je vais essayer de bien dormir, ça va être compliqué! Et demain (jeudi) la finale, ça va être cool."
"Il va falloir la gagner. Et puis si possible, nager encore plus vite, parce qu'il en est capable", a même glissé son entraîneur.
Marchand était venu à Singapour avec un programme allégé puisqu'il avait décidé de s'aligner uniquement sur deux courses et de renoncer aux 200 m papillon et brasse, avec l'idée d'en profiter pour viser le record du monde du 200 m quatre nages.
Le plan a fonctionné à merveille. "Je ressens beaucoup de joie de me dire que tous les choix que j'ai faits cette année étaient les bons", a-t-il déclaré.
"Là je vais déjà essayer de comprendre ce que je viens de faire, ça va peut-être mettre quelques mois. Et après je vais me projeter sur la suite."
Un peu plus tôt, Maxime Grousset, déjà sacré sur 50 m papillon, s'est qualifié pour la finale du 100 m nage libre en signant le 5e temps des demies. Sa finale est également programmée jeudi.
N.Steward--EWJ