English Woman's Journal - Le chef d'enquête accable l'accusé: il savait que Gisèle Pelicot était inconsciente

Le chef d'enquête accable l'accusé: il savait que Gisèle Pelicot était inconsciente


Le chef d'enquête accable l'accusé: il savait que Gisèle Pelicot était inconsciente
Le chef d'enquête accable l'accusé: il savait que Gisèle Pelicot était inconsciente / Photo: Christophe Simon - AFP

Husamettin Dogan a-t-il été manipulé par Dominique Pelicot ? L'unique accusé du procès en appel des viols de Mazan était en tout cas "pleinement conscient" de l'état de Gisèle Pelicot, a assuré mardi le chef d'enquête, avant un face-à-face entre les deux protagonistes.

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"Je n'ai aucun doute du fait qu'il ait eu pleinement conscience de l'état de la victime", sédatée préalablement par son ex-mari Dominique Pelicot, a estimé le commissaire divisionnaire Jérémie Bosse-Platière, au deuxième jour du procès devant la cour d'assises d'appel du Gard.

"Toute personne qui voit les vidéos le comprend immédiatement", a-t-il ajouté, alors que les deux versions a priori opposées de l'accusé et du "chef d'orchestre" de ce dossier vont se confronter dans l'après-midi.

D'un côté, Husamettin Dogan, seul des 51 hommes jugés en première instance en 2024 à avoir fait appel de sa condamnation à neuf ans de prison, qui ne cesse de répéter qu'il a été "piégé" par le "manipulateur" Dominique Pelicot.

De l'autre, l'ex-mari de Gisèle Pelicot, 72 ans, qui "restera sur son positionnement selon lequel il ne l'a pas manipulé et qu'il est venu en connaissance de cause", selon son avocate, Béatrice Zavarro.

Il y a un an, lors du procès de première instance à Avignon, M. Pelicot avait d'emblée lancé: "Je suis un violeur et tous les hommes dans cette salle sont des violeurs". Cette fois, il sera entendu comme simple témoin puisque lui n'a pas fait appel de sa peine de 20 ans de prison.

- Trop lourd à porter -

Cette "étiquette de violeur", Husamettin Dogan la trouve bien trop lourde à porter.

"Je suis là car je n'ai jamais voulu violer cette dame, que je respecte", a-t-il déclaré lundi devant la cour.

L'accusé, qui assure avoir cru participer au jeu consenti d'un couple libertin, affirme n'avoir "jamais su qu'elle était droguée", que son mari ne lui a "jamais dit ça".

Entre 2011 et 2020, Dominique Pelicot a reconnu avoir régulièrement drogué aux anxiolytiques Gisèle Pelicot avant de la violer et la faire violer par des dizaines d'inconnus recrutés sur internet.

Le tout en filmant et archivant méticuleusement les actes commis sur celle-ci dans leur maison à Mazan (Vaucluse).

En tout, 107 photos et 14 vidéos de cette soirée du 28 juin 2019, lors de laquelle Husamettin Dogan s'était rendu à Mazan, ont été retrouvés sur un disque dur de Dominique Pelicot, selon le chef d'enquête.

- Ne pas la réveiller -

Sur plusieurs d'entre elles, dont certaines seront diffusées dans l'après-midi, l'accusé, âgé aujourd'hui de 44 ans, apparaît en compagnie de Dominique Pelicot en train d'effectuer des pénétrations vaginales mais aussi des fellations forcées à une Gisèle Pelicot totalement "inerte et ronflante".

 

"On comprend qu'il s'inquiète de l'éventuel réveil de sa victime et se fige dans une position d'attente. Au bout de 30 secondes, voyant que c'était un réflexe dû à la douleur ou à la gêne, il va réintroduire son sexe dans son vagin".

"Il est clair que les deux hommes agissent de manière très prudente, minutieuse, de manière à ne pas faire de bruit", a martelé M. Bosse-Platière.

Et, selon le directeur d'enquête, si Dominique Pelicot a pu être "un peu directif", "il n'y a aucune contrainte physique, aucune menace", comme l'affirme l'accusé.

- "Il m'a sauvé la vie" -

La cour entendra aussi le témoignage du policier Laurent Perret, qui après l'interpellation de Dominique Pelicot pour avoir filmé sous les jupes de femmes dans un magasin en septembre 2019, avait flairé, en examinant son téléphone, qu'il ne s'agissait pas d'une simple affaire de voyeurisme.

C'est à lui que Gisèle Pelicot avait consacré ses premiers mots au procès d'Avignon, évoquant l'homme qui lui avait "sauvé la vie".

A Nîmes, celle qui est devenue un symbole de la lutte contre les violences sexuelles prendra la parole mercredi matin. Le verdict est attendu mercredi soir ou jeudi.

F.Stewart--EWJ

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