English Woman's Journal - Aux Etats-Unis, les Etats républicains et démocrates se divisent sur les vaccins

Aux Etats-Unis, les Etats républicains et démocrates se divisent sur les vaccins


Aux Etats-Unis, les Etats républicains et démocrates se divisent sur les vaccins
Aux Etats-Unis, les Etats républicains et démocrates se divisent sur les vaccins / Photo: JOE RAEDLE - GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives

La Floride a annoncé mercredi vouloir supprimer toutes les obligations vaccinales, y compris pour les écoliers, au moment où la Californie forme une "alliance sanitaire" contre les politiques antivax, dans un contexte de forte division entre Etats pro et anti-Trump.

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Depuis le retour au pouvoir du président républicain Donald Trump, les Etats-Unis ont amorcé, sous la houlette du ministre de la Santé, Robert Kennedy Jr., une refonte de la politique vaccinale, restreignant par exemple l'accès aux vaccins contre le Covid-19 ou coupant des fonds pour la recherche.

Dans ce sillage, le plus haut responsable de la santé de Floride a comparé les obligations vaccinales à de l'"esclavage".

Les autorités locales vont "s'efforcer de mettre fin à toutes les obligations vaccinales en Floride, toutes sans exception, jusqu'à la dernière", a déclaré Joseph Ladapo, devant un public enthousiaste à l'école chrétienne Grace Christian School, dans le centre de cet Etat républicain, où se situe la fameuse résidence Mar-a-Lago du président Trump.

"Qui suis-je, moi qui me tiens ici devant vous, pour vous dire ce que vous devez mettre dans votre corps? Qui suis-je pour vous dire ce que votre enfant doit mettre dans son corps? Je n'ai pas ce droit. Votre corps est un don de Dieu", a lancé ce médecin connu pour son opposition aux vaccins contre le Covid-19.

- "Enfants en danger" -

Si cette mesure venait à s'appliquer, la Floride deviendrait le premier Etat américain à abandonner les obligations vaccinales, pourtant considérées comme ayant permis d'éradiquer des maladies comme la rougeole, les oreillons, la rubéole, la polio et l'hépatite B.

Pour Amesh Adalja, expert en maladies infectieuses à l'université Johns Hopkins, l'annonce de la Floride relève d'"une capitulation servile devant le mouvement nihiliste antivaccins".

"Les vaccins sont sûrs, efficaces et sauvent des vies", abonde l'épidémiologiste Syra Madad. Selon elle, supprimer la vaccination obligatoire à l'école revient à "mettre en danger les enfants et des millions d'autres personnes".

Mercredi, plus d'un millier d'employés et anciens employés du ministère américain de la Santé ont signé une lettre adressée aux parlementaires demandant la démission de Robert Kennedy Jr., accusé de "mettre en danger" la population.

Les critiques contre les vaccins se sont amplifiées ces dernières années, alimentées par de fausses allégations comme celles les associant à l'autisme. Mais les conservateurs ont toujours été plus enclins à demander des exemptions pour des raisons religieuses.

En 2025, les Etats-Unis ont connu leur pire épidémie de rougeole en plus de trois décennies.

- "Politisation de la science" -

A l'opposé du spectre politique, trois Etats démocrates ont riposté mercredi en annonçant la formation d'une "alliance sanitaire", en "réponse" au limogeage la semaine dernière de Susan Monarez, qui était à la tête de la principale agence sanitaire du pays.

Accusant le gouvernement Trump de "politisation de la science", les dirigeants démocrates de la Californie, de l'Oregon et de l'Etat de Washington ont expliqué dans un communiqué vouloir fournir à leurs résidents des recommandations vaccinales ainsi que des informations sur l'efficacité et la sûreté des vaccins "élaborées par des scientifiques, des médecins et d'autres responsables de santé publique de confiance".

Ce n'est pas la première fois que le gouverneur de la Californie, Gavin Newsom, s'érige contre le gouvernement de Donald Trump, de nombreux observateurs le considérant comme un futur candidat sérieux à la présidentielle.

En juin, lors des manifestations anti-Trump de Los Angeles, Gavin Newsom s'était opposé au déploiement de l'armée par le président, qui a menacé d'imposer cette même mesure à d'autres Etats démocrates.

Plus récemment, le dirigeant démocrate est entré dans une bataille des cartes électorales initiée par l'Etat républicain du Texas, avec pour chacun l'objectif de favoriser son camp respectif.

A.Wallace--EWJ