English Woman's Journal - Médias: le patron d'Ebra démissionne après des "likes" de publications d'extrême droite

Médias: le patron d'Ebra démissionne après des "likes" de publications d'extrême droite


Médias: le patron d'Ebra démissionne après des "likes" de publications d'extrême droite
Médias: le patron d'Ebra démissionne après des "likes" de publications d'extrême droite / Photo: THOMAS SAMSON - AFP/Archives

Le président du groupe de presse Est-Bourgogne-Rhône-Alpes (Ebra), Philippe Carli, mis en cause pour avoir "aimé" sur le réseau social LinkedIn des publications de personnalités d'extrême droite, a démissionné mardi.

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"Dans l'intérêt du groupe Ebra, j'ai décidé de quitter mes fonctions de président", a annoncé dans un communiqué Philippe Carli.

Cet homme d'affaires de 64 ans dirigeait depuis 2017 le groupe, propriété du Crédit mutuel, qui regroupe neuf quotidiens régionaux où travaillent plus de 1.400 journalistes.

Il avait été épinglé la semaine dernière par Mediapart pour avoir "aimé" des messages émanant de personnalités d'extrême droite comme la députée européenne (Reconquête!) Sarah Knafo.

Sans revenir sur l'émoi provoqué par ces révélations au sein même des rédactions du groupe Ebra, Philippe Carli déclare que "le groupe a aujourd'hui besoin d'une nouvelle impulsion pour accompagner les évolutions à venir et répondre aux mutations du secteur".

Il affirme avoir "exercé (son) métier avec passion et dévouement pour animer, développer et promouvoir ce groupe de presse indépendant et respecté", et s'être "personnellement engagé pour défendre les conditions de son indépendance et de sa ligne éditoriale".

- "Décision responsable" -

Prenant acte de cette démission, le Crédit mutuel, unique actionnaire du groupe, a salué une "décision responsable qui doit permettre aux rédactions du groupe Ebra de retrouver leur sérénité dans un contexte économique qui reste difficile pour le secteur".

La banque a, par ailleurs, réaffirmé "son attachement aux principes éditoriaux formulés par les rédactions et la direction du groupe Ebra autour de la défense de la vérité des faits, de l'indépendance et du refus de toute pression éditoriale, ainsi que son choix d'assurer le pluralisme des opinions et des points de vue, et enfin le refus de toutes formes de discrimination".

La CGT avait réclamé lundi le départ de M. Carli, en raison de sa "proximité affichée avec des figures d'extrême droite".

"Ce n'était pas possible pour nous de travailler dans des rédactions dont l'indépendance et les valeurs pouvaient être entachées par les prises de position du président du groupe Ebra", a déclaré à l'AFP Delphine Banas, déléguée SNJ-CGT au Républicain lorrain.

"Nous trouvons que son mea culpa n'était pas à la hauteur du préjudice", a réagi de son côté la CGT pour les titres L'Est Républicain, Vosges Matin et pour la régie publicitaire Ebra Medias Lorraine-Franche-Comté.

M. Carli a "porté atteinte à l'image, à la réputation et à la crédibilité de nos titres, de nos rédactions et de nos salariés" et "a aussi écorné l'image du Crédit Mutuel, banque mutualiste, dont les valeurs sont la liberté, la solidarité, la démocratie et l'indépendance", selon le syndicat.

- Ancien DG d'Amaury -

Tout en saluant le départ de Philippe Carli, le Crédit mutuel a souligné son "engagement sans faille pour profondément transformer et assurer la pérennité des neuf titres du groupe, confrontés à une crise sans précédent (crise démocratique, digital first, explosion des coûts du papier et de l'énergie, tension sur le portage, inflation, pression des gratuits, etc.)".

Ebra édite Le Dauphiné libéré, Le Bien public, Le Journal de Saône-et-Loire, Le Progrès, L'Est républicain, Le Républicain lorrain, Vosges Matin, L'Alsace et Les Dernières nouvelles d'Alsace, des titres qui couvrent au total 23 départements dans l'est de la France.

Depuis la prise de fonction de Philippe Carli en 2017, Ebra a mutualisé les moyens de ses différents quotidiens régionaux et réduit le nombre de ses imprimeries, réalisant des dizaines de millions d'euros d'économies mais provoquant plusieurs mouvements de grève dans les rédactions du groupe, dénonçant une détérioration des conditions de travail.

Avant de rejoindre le groupe Ebra, M. Carli avait été directeur général du groupe Amaury de 2010 à 2015.

A ce titre, il avait piloté un plan d'économies et mené à bien la cession du quotidien Le Parisien/Aujourd'hui au groupe LVMH, qui a permis à Amaury de se recentrer dans l'univers du sport, à travers ses deux branches: l'information (L'Equipe) et l'organisation d'événements (ASO).

Ingénieur de formation, M. Carli a connu une première carrière dans l'industrie et a notamment occupé le poste de PDG de Siemens France.

O.Wood--EWJ

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